Édition du vendredi 29 janvier 2010
Finances publiques: l'AMF rappelle les responsabilités de chaque acteur et fait des propositions
A loccasion de la Conférence sur les déficits publics organisée hier par le président de la République, Jacques Pélissard, président de lAMF, et Philippe Laurent, président de la commission des finances de lAMF, disent, dans un communiqué, avoir «porté la voix des communes et des communautés. Ils ont tenu à rappeler que la situation des collectivités locales et celle de lEtat nest pas comparable.»
Ils soulignet que «les règles de la comptabilité publique imposent aux collectivités locales de voter leur budget en équilibre et réservent le recours à lemprunt aux seules dépenses dinvestissement, alors que le déficit de lEtat porte à la fois sur linvestissement et le fonctionnement.»
Par ailleurs, disent-ils, «le poids de la dette locale dans lensemble de la dette publique reste faible, comparé à celui de lEtat (respectivement 147 et 1.145 milliards deuros): le secteur public local ne représente que 11% de lendettement public, alors quil réalise 21% de la dépense publique totale, et plus de 70% de linvestissement public.»
Les élus ont indiqué que lEtat «doit admettre quil influe lui-même fortement sur le niveau des dépenses locales:
- par les politiques publiques quil conduit. Les collectivités locales ont ainsi investi 54 milliards deuros pour le plan de relance. De même, la mise en uvre du Grenelle de lenvironnement induira de nouvelles dépenses pour les collectivités, qui devraient sélever à près de 30 milliards deuros sur dix ans. Elles sont également mises à contribution à chaque fois que lEtat met en place des dispositifs demplois aidés;
- par limpact de nouvelles normes sur le coût des services publics locaux et sur les effectifs territoriaux.»
LEtat doit «également reconnaître le paradoxe qui existe entre sa volonté dencadrer la progression des dépenses locales et limpact de ses décisions.»
Les élus locaux disent avoir «conscience que le déficit public est une vraie question et que la gravité de la situation financière de la France, de même que limbrication des relations financières entre lEtat et les collectivités locales, rendent nécessaire la conception dun pilotage densemble de la dépense publique.»
Jacques Pélissard a proposé quelques «pistes de réflexion allant dans ce sens: maîtrise de linflation normative; meilleure mutualisation des services entre communes et communautés; rationalisation des compétences entre les différents niveaux de collectivités; poursuite de la réforme fiscale afin daboutir à une plus grande lisibilité de limpôt et à une véritable responsabilité de chaque niveau territorial.»
Des avancées, conclut le communiqué, «pourront avoir lieu lorsque les échanges sur la dépense publique dépasseront laspect purement comptable, pour aborder, de manière réellement concertée entre tous les acteurs, la définition et le financement des politiques publiques.»
Pour accéder au communiqué de presse, voir lien ci-dessous.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2